Lire un texte pour en comprendre le sens est une activité cognitive des plus complexes qui met en jeu des procédures multiples. La compétence de lecteur/compreneur est une thématique que l’on ne peut étudier si l’on reste dans un champ monodisciplinaire. Effectivement les apports de la linguistique, de la sémantique, de la pragmatique, ont d’abord permis d’en définir les règles, puis la psycholinguistique en a élaboré des modèles. Les sciences cognitives elles, s’intéressent aux procédures mentales nécessaires à la gestion d’un texte, que ce soit dans sa production ou dans sa réception.
En effet, si la modalité est strictement verbale, les fonctions cognitives mises en jeu dans la gestion d’un texte dépassent largement les compétences linguistiques du sujet et il n’est plus envisageable de compartimenter les différentes fonctions cognitives et de les isoler. Ainsi, le langage, mais aussi l’attention, la (les) mémoire(s), la cognition sociale et bien sûr, l’ensemble des fonctions dites exécutives sont en interaction et jouent un rôle dans la gestion textuelle.
Les travaux de la psycholinguistique textuelle associés à ceux des sciences cognitives permettent de mieux appréhender les procédures nécessaires à cette activité et conjointement ceux de la neuro-psychologie parviennent à en expliquer les déficits.
Par ailleurs, les pathologies qui requièrent une prise en charge orthophonique concernent le langage oral ou écrit bien sûr en premier lieu, mais bien souvent des manifestations de surface apparemment linguistiques sont en fait en lien avec des déficits portant sur d’autres fonctions cognitives, voire elles en sont la conséquence visible et il n’est plus possible d’ignorer ces interrelations dans nos projets thérapeutiques.
Ainsi, les enfants qui arrivent dans l’enseignement secondaire ont « dépassé » pour la plupart les difficultés de déchiffrage ; cependant, les enquêtes menées dans les collèges révèlent qu’un enfant sur quatre présente des difficultés de compréhension. Par ailleurs, dans les pathologies acquises de l’adulte, en particulier les pathologies neurologiques, on rencontre des troubles de gestion de textes sans que pour autant les capacités de déchiffrage, ni celles qui sont strictement linguistiques ne soient altérées.
Les batteries d’examen d’ailleurs ne s’y trompent plus et bon nombre d’entre elles utilisent le texte pour évaluer les déficits des adolescents ou adultes lors de bilans orthophoniques et dans des cas de plus en plus nombreux, on repère des difficultés à ce niveau alors que toutes les compétences requises pour gérer les phrases isolées sont intactes.
Il paraît donc souhaitable de proposer des outils de remédiation qui, à partir d’une modalité verbale, dépassent le strict niveau linguistique des énoncés et permettent de stimuler conjointement plusieurs fonctions cognitives. Le texte répond à ces enjeux et peut être utilisé de manière très pertinente pour peu qu’on s’adapte au niveau de chaque patient. Il n’est évidemment pas envisageable de proposer le même type de textes à un sujet qui n’a pas dépassé le niveau du certificat d’études ou du brevet des collèges et à un autre qui serait professeur des universités, même si le déficit neuro-psycho-linguistique sous-jacent est identique chez l’un et chez l’autre.
Pour cette raison et aussi parce que les déficits peuvent être plus ou moins importants chez les sujets, dans la batterie d’exercices proposée ici, les textes ont été classés en cinq niveaux différents, du plus simple au plus complexe.
Quatre types d’exercices différents sont proposés : chacun d’eux requiert l’ensemble des facultés de gestion textuelle mais avec une participation plus ou moins importante des fonctions mnésiques ou exécutives.
Ils pourront donc être utilisés avec tout sujet (adolescent ou adulte) chez qui on suppose un déficit (ou tout au moins une faiblesse) dans les procédures attentionnelles et/ou mnésiques et/ou exécutives alors que les performances strictement linguistiques sont correctes :
Les textes à remettre en ordre sont utilisés essentiellement dans le cadre de syndrome dysexécutif (même léger). En effet, ils mettent en jeu l’ensemble des fonctions exécutives que sont la planification, la flexibilité mentale et l’inhibition. En effet, il s’agit d’une tâche de type «résolution de problèmes ».
Ainsi, outre des difficultés portant sur la gestion strictement linguistique des différents segments, le sujet devra tout à a fois :
Ainsi les procédures exécutives doivent toutes être intactes et fonctionner conjointement pour que le sujet parvienne à reconstruire le texte. Si tel n’est pas le cas, le thérapeute pourra très vite se rendre compte du type (ou des types) de déficits en cause et bien sûr proposer une aide adaptée.
Il pourra par ailleurs reprendre avec d’autres outils, les différentes fonctions altérées dans le but de les stimuler de façon plus spécifique.
Cet exercice a été créé par Annick Duchêne, Orthophoniste, Neuro-Psychologue, Docteure en neuropsychologie,
auteure notamment de la collection PREDI, pour l’évaluation des insuffisances/déficits cognitifs chez les adultes :
Langage élaboré, Mémoire, Fonctions exécutives.
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