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Parcours
Évaluation et Entraînement
Des Troubles de l'Audition Centrale
Acquis chez l'Adulte Cérébrolésé
En collaboration avec
Évaluation et Entraînement
Troubles de l'Audition Centrale
Acquis chez l'Adulte Cérébrolésé
En collaboration avec
Présentation e.TAC|AAC
e.TAC|AAC est un logiciel ‘deux en un’ d’accompagnement à l’Évaluation et à l’Entraînement des Troubles Auditifs Centraux Acquis à l’origine chez les Adultes Cérébrolésés. Il s’agit d’une réédition enrichie du logiciel Airtac 2 réalisé par Agnès Weill-Chounlamountry et Catherine Tessier.
Ce logiciel accompagne les orthophonistes dans la prise en soin des patients avec des déficits auditifs d’origine centrale tels que la surdité corticale et la surdité verbale. Initialement, ce logiciel s’adresse aux adultes cérébrolésés qui rencontrent des difficultés auditives d’origine centrale au-là d’une aphasie détectée.
Ce logiciel permet d’abord d’évaluer de manière précise et détaillée le type de difficultés auditives rencontrées par le patient, au-delà des déficits de langage. Il donne un diagnostic permettant d’identifier à quel endroit de la chaîne de perception auditive se trouve le déficit du patient.
Une fois que les déficits ont été mis en évidence, le logiciel offre une diversité d’exercices de remédiation en lien avec l’évaluation faite par le praticien.
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Les objectifs
Prise en charge d’un patient cérébrolésé avec une surdité verbale
À la suite d’une lésion cérébrale, de nombreux troubles de l’audition centrale peuvent intervenir et causer des déficits sévères au quotidien. Dans le cas de la surdité verbale (également appelée agnosie auditive verbale), les personnes cérébrolésées deviennent incapables de comprendre, répéter et écrire à partir d’instructions orales les mots parlés alors qu’elles n’ont par ailleurs aucun problème d’audition périphérique. Dans ce cas précis, l’évaluation du patient grâce à e.TAC|AAC permet de cibler avec précision les capacités de traitement auditif du patient, ce que ne permet pas un bilan de l’aphasie classique. En particulier, l’évaluation permet d’objectiver les performances du patient à des niveaux de traitement inférieurs grâce aux exercices d’identification et de discrimination de phonèmes (Metz-Lutz 1997, Platel et al. 2009, Slevc et al. 2011).

De plus, les exercices avec des sons non-verbaux permettent de mieux caractériser les capacités du patient à traiter les caractéristiques spectrales et temporelles des sons, puisque des difficultés de discrimination de fréquence et d’intensité ont parfois été reportées chez les patients (Platel et al., 2009).
La détection du type d’erreurs faites par le patient dans les épreuves de phonèmes d’e.TAC|AAC permet également de mieux appréhender les patients atteints de surdité verbale. En effet, les patients ont tendance à mieux discriminer les phonèmes fricatifs que les phonèmes occlusifs (Lambert 1997), et la perception des voyelles est souvent mieux préservée que celles des consonnes (Platel et al., 2009).

À la suite de cette évaluation, la remédiation du patient peut se faire grâce aux différents modules du logiciel e.TAC|AAC. La remédiation se déroule en deux étapes : une thérapie de discrimination de phonèmes basée spécifiquement sur des paires de phonèmes non discriminés, puis une thérapie d’identification de phonèmes. La difficulté de la tâche est modulée grâce à un réglage perceptif ainsi qu’une aide visuelle (représentation des phonèmes) plus ou moins présente. En effet, de récents travaux (Fillingham et al., 2003, 2006) avec des patients aphasiques sur des approches dites “sans erreur” suggèrent que l’apprentissage serait meilleur si le nombre d’erreurs faites par le patient est limité. Pour cela, il est possible d’utiliser des indices visuels plus ou moins fort pour éviter au maximum les erreurs.
Les atouts
· Un logiciel d’évaluation qui offre la possibilité de caractériser les différents troubles de l’audition centrale d’un patient adulte, à tous les niveaux de l’analyse auditive.
· Une possibilité de tester et retester un même patient avec le logiciel d’évaluation offrant un suivi sur le long terme des progrès du patient.
· Un outil de remédiation validé scientifiquement (Tessier et al., 2007) et directement en lien avec l’outil d’évaluation pour cibler spécifiquement les besoins du patient au cours du temps.
· Une remédiation qui utilise les indices visuels (Woolf 2004) pour améliorer la compréhension des mots, dans un apprentissage de type sans erreur permettant d’optimiser la progression du patient (Fillingham et al., 2003, 2006).
· Un suivi des résultats précis permettant une prise en soin du patient optimale au cours du temps et l’adaptation de la remédiation aux déficits de chaque patient.
Présentation des épreuves
e.TAC|AAC évaluation
Sons non-verbaux :
· Identification des sons : permet de déterminer les seuil de détection et seuil d’inconfort du patient pour une large gamme de fréquences de sons.
· Discrimination de sons par l’intensité : permet de déterminer si le patient à une atteinte au niveau de l’intensité sonore des différentes hauteurs testées.
· Discrimination de sons par la hauteur : permet de déterminer si le patient à une atteinte au niveau de la discrimination des différentes hauteurs testées.
· Discrimination de sons par la durée : permet de déterminer si le patient à une atteinte au niveau de la durée sonore des différentes hauteurs testées.
Sons verbaux :
· Identification des phonèmes : permet de déterminer la capacité du patient à percevoir et identifier les différents phonèmes. .
· Discrimination des phonèmes vocaliques : permet de déterminer la capacité du patient à percevoir et discrimner les différents phonèmes vocaliques.
· Discrimination des phonèmes consonantiques : permet de déterminer la capacité du patient à percevoir et discriminer les différents phonèmes consonantiques.

Exemple d’exercice d’évaluation :

e.TAC|AAC remédiation
Sons non-verbaux :
· Détection de sons : permet d’entraîner le patient sur les sons précédemment identifiés comme non détectés. La difficulté de la tâche peut être modulée par la durée du son ainsi que par la visibilité de l’aide visuelle.
· Discrimination auditive : permet d’entraîner le patient à différencier des sons proches. Il est possible de régler la fréquence, la durée ou l’intensité des sons à entraîner suivant les difficultés du patient. La difficulté de la tâche peut être modulée par la visibilité de l’aide visuelle.
· Discrimination phonologique : permet d’entraîner le patient à différencier deux phonèmes. Il est possible de travailler les différents phonèmes et leurs caractéristiques suivant les atteintes du patient. La difficulté de la tâche peut être modulée par la visibilité de l’aide visuelle.  
Sons verbaux :
· Identification des phonèmes : permet d’entraîner le patient à percevoir puis identifier un phonème. Il est possible de choisir les caractéristiques des phonèmes travaillés suivant les atteintes du patient. La difficulté de la tâche peut être modulée par la visibilité de l’aide visuelle.
· Exercices verbaux : permet d’entraîner le patient à percevoir et discriminer des mots ou des phrases, à la difficulté croissante modulable suivant les atteintes du patient. Il est possible de régler la manière de répondre du patient : réécriture, désignation parmi une liste, écriture sous dictée, répétition.
L'auteure d'e.TAC|AAC
Agnès Weill-Chounlamountry

 Agnès Weill-Chounlamountry est orthophoniste dans le service de Médecine Physique et Réadaptation, AP-HP. Elle co-dirige le Groupe de Recherche Clinique (GRC) n°24 Handicap Moteur et Cognitif & Réadaptation (HaMCRe) au sein de la Sorbonne Université. Elle est également co-responsable du DU de Réhabilitation Neuropsychologique Sorbonne Université (DUEFO).

Plus de détails : les troubles de l’audition centrale
A la suite d’une lésion cérébrale, de nombreux déficits auditifs cognitifs peuvent apparaître et affecter la vie du patient, alors même que l’audition périphérique est intacte. En particulier, plusieurs déficits de la cognition auditive peuvent être causés par une lésion cérébrale. Ces déficits auditifs centraux sont généralement assez handicapants pour les patients bien qu’assez méconnus (Suh et al. 2012; Szirmai et al. 2002). D’un point de vue diagnostic, il est estimé qu’un trouble de l’audition centrale doit être suspecté dans le cas où la plainte du patient et ses résultats d’audiométrie ne concordent pas (Mom et al. 2010).
Ces troubles s’expriment par différentes formes cliniques qu’il est possible de caractériser par l’expression de leurs symptômes : La surdité corticale est la sensation d’être sourd alors même que l’audiogramme tonal est normal. Etonnamment, les patients souffrant de ce trouble sont toutefois parfois capables de percevoir certaines conversations à voix basses ou des bruits presque indistincts comme le tintement de clés ou de la musique. La surdité verbale est définie par l’incapacité de comprendre du langage parlé. Ce syndrome est très spécifique puisqu’il concerne uniquement la perception des sons verbaux et n’atteint pas les sons non-verbaux tels que la musique ou les sons environnementaux. L’agnosie auditive est l’incapacité de reconnaître des sons de l’environnement, des mots, ou de la musique.
L’amusie est un trouble de perception de la musique qui peut avoir des répercussions sur la perception des émotions ou des intonations de la parole. Les troubles de l’audition centrale sont donc extrêmement variés et peuvent affecter la perception et la compréhension des sons verbaux ou non-verbaux. De plus, ces déficits sont rarement présents de manière isolée chez un patient, il est donc d’autant plus ardu de les diagnostiquer correctement et d’apporter une solution concrète pour les remédier.
D’un point de vue cognitif, la perception et la compréhension des sons ainsi que des mots repose sur trois processus successifs d’analyse auditive : l’identification du type de sons perçu (environnement, musique, parole) associée à la discrimination et reconnaissance de phonèmes dans le cas de la parole, l’identification de sons et de mots familiers, la reconnaissance sémantique pour une compréhension du sens des mots A chacun de ces processus peut être associée une forme de déficit d’audition centrale : déficit au niveau lexical, déficit au niveau des mots familiers, ou déficit sémantique. Ainsi, un déficit de bas niveau tel qu’un problème de reconnaissance et d’identification des phonèmes pourrait influencer tout le processus de compréhension verbale et causer une surdité verbale.
Fillingham JK, Hodgson C, Sage K, Lambon Ralph MA. The application of errorless learning to aphasic disorders: A review of theory and practice. Neuropsychol Rehabil. 2003 Jul;13(3):337-63. doi: 10.1080/09602010343000020. PMID: 21854317.
Fillingham JK, Sage K, Lambon Ralph MA. The treatment of anomia using errorless learning.
Neuropsychol Rehabil. 2006 Apr;16(2):129-54. doi: 10.1080/09602010443000254. PMID: 16565031
Suh, H., Shin, Y.I, Kim, S.Y., Kim, S.H., Chang, J.H., Shin, Y.B. et Ko, H.Y., 2012. A case of generalized auditory agnosia with unilateral subcortical brain lesion. Annals of rehabilitation medicine, 36(6), p.866-870.
Szirmai, I., Farsang, M. et Csüri, M., 2002. Cortical auditory disorder caused by bilateral strategic cerebral bleedings.
Analysis of two cases. Brain and language, 85(2), p.159-165. Mom, T., Avan, P. et Gilain, L., 2010. Atteintes centrales de l’audition. EMC – Oto- rhino-laryngologie, 5(1), p.1-14.
Tessier C, Weill-Chounlamountry A, Michelot N, Pradat-Diehl P.
Rehabilitation of word deafness due to auditory analysis disorder. Brain Inj. 2007 Oct;21(11):1165-74. doi: 10.1080/02699050701559186. PMID: 17852097.
Woolf, C., Panton, A., Rosen, S., Best, W., & Marshall, J. (2014). Therapy for auditory processing impairment in aphasia : An evaluation of two approaches. Aphasiology, 28(12), 1481‑1505. https://doi.org/10.1080/02687038.2014.931921
Disponible dans l'abonnement
Réservé aux orthophonistes.
Zoom sur 3 épreuves e2L

Le patient visionne une courte vidéo sans le son d’une personne prononçant une syllabe, il ne visionne la vidéo qu’une seule fois. Il doit se concentrer sur la consonne prononcée. Le patient choisit ensuite la bonne réponse parmi 6 choix. L’analyse des résultats du patient permet de déterminer les confusions faites et le niveau du patient (erreur facile ou erreur difficile). L’épreuve existe sous deux versions pour un test-retest du patient.

Le patient visionne une vidéo sans le son d’une personne prononçant une phrase cadre. Deux phrases cadres sont possibles : “au marché” ou “prendre un rendez-vous”. Il doit trouver les mots manquants en visionnant la vidéo. Une fois que les mots sont identifiés, le patient doit les rentrer dans un modèle de la phrase cadre. Pour chaque type de phrase cadre, le patient remplit une phrase de niveau facile, moyen et difficile. L’épreuve existe sous deux versions pour un test-retest du patient.

Le patient visionne une conversation sans le son découpée en 5 parties dialoguées.Chaque partie est visionnée deux fois. L’épreuve existe en deux versions, à présenter au patient : deux personnes se retrouvent pour se raconter leurs vacances, ou deux personnes se retrouvent au restaurant. Pour chaque partie, le patient doit répondre à deux questions avant de visionner la partie suivante : une question à choix forcé parmi six propositions, et une question à choix multiple avec une à trois bonnes réponses possibles. Les scores du patient sont donnés pour l’identification du thème de la conversation (facile) et des mots prononcés par les personnages (difficile). L’épreuve existe sous deux versions pour un test-retest du patient.